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22 mars 2006

Visite du President René Coty au Havre en Juin 1954

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L'Avocat Havrais René Coty, qui défendit notamment Jules Durand au début du siecle, est devenu le dernier Président de la IVeme République, en 1952. Lors de sa visite de la ville en juin 1954, il rencontre ici, en compagnie du Maire Léopold Abadie, le service pédiatre de l'Hopital Flaubert. Une visite mémorable du Président de la République dans sa ville natale, qui gravera pour longtemps la mémoire des Havrais.

René Coty n'était pourtant que le deuxieme président de la République Française, natif du Havre, avec Felix Faure, quelques années auparavant.

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Voici une petite biographie de se grand homme :

René Coty, né le 20 mars 1882 au Havre, mort le 22 novembre 1962 au Havre, était un homme d'État français, dont la carrière culmina avec son élection à la présidence de la République française en 1954. René Coty fut marqué par les convictions politiques et religieuses de sa famille. Études de droit, lettres, philosophie. Spécialisé en droit maritime et commercial. Inscrit au barreau du Havre, il y plaide également au civil et au pénal. Fondateur d'un cercle littéraire en 1905 : le Cercle Vallonges.

Laïque et démocrate, il s'inscrit dans la ligne de Gambetta, Jules Ferry et Waldeck-Rouseau. Conseiller d'arrondissement radical socialiste en 1907 et conseiller municipal du Havre en 1908. Avocat du syndicaliste Jules Durand en 1910 dans une affaire qui inspira Salacrou dans Boulevard Durand. Conseiller général de Seine-Inférieure dès 1913.

Engagé volontaire comme homme de troupe lors de la Première Guerre mondiale au 129e Régiment d'infanterie il participe à la bataille de Verdun avec l'ensemble de la division Mangin. Député depuis 1923, il succède à Jules Siegfried cependant qu'il s'éloigne du parti radical pour se rapprocher de l'Union républicaine et se joint au groupe des républicains de gauche. Il est sous-secrétaire d'Etat à l'Intérieur du 13 au 23 décembre 1930 dans le cabinet Théodor Steeg. Sénateur depuis 1936, il est de ceux qui votent les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain en 1940. Inéligible pour cette raison à la libération, il est réhabilité dès 1945 pour son attitude. Pendant la Seconde Assemblée nationale constituante (1944-46) il y préside le groupe des Républicains-Indépendants.

René Coty est ministre de la Reconstruction et de l'Urbanisme dans le cabinet Robert Schuman (1) du 24 novembre 1947 au 26 juillet 1948, dans le cabinet André Marie du 26 juillet au 5 juillet 1948 et dans le cabinet Robert Schuman du 5 septembre 1948 au 11 septembre 1948. Vice-président du Conseil de la République en 1948, il approchait de ses soixante-douze ans à la fin de 1953 et on ne pensait guère à lui pour succéder à l'Élysée à Vincent Auriol. Mais, pour la première fois, alors que jusque là le président de la République était rapidement élu, les scrutins s'éternisèrent : Joseph Laniel, candidat de la droite, n'arriva jamais à obtenir la majorité absolue, nécessaire dans ce genre d'élection.

Après le dixième tour il se retira au profit de Louis Jacquinot, lequel fit encore moins bien, passant même au-dessous de son rival socialiste, Marcel-Edmond Naegelen ; il se retira à son tour au profit de René Coty qui, sans être candidat, avait obtenu une dizaine de voix. Cette fois, le nouveau candidat de la droite passa d'emblée à dix voix de la majorité absolue ; on décida de procéder immédiatement au treizième tour et René Coty fut largement élu (23 décembre 1953) pour entrer en fonction le 16 janvier 1954.

Dans les attributions étroites que la Constitution lui donnait, il se conduisit avec finesse et dignité, devenant vite très populaire dans le cœur des Français. On fut frappé de l'exclamation de son épouse lorsqu'elle apprit l'élection de son mari : « Et dire que je viens de rentrer mon charbon pour l'hiver ! », phrase qui lui valut le mépris des snobs et l'affection du peuple. Elle se montra d'ailleurs extrêmement charitable pendant son court passage à l'Élysée (elle mourut dès 1955) au point qu'on vit bien des braves gens verser des larmes.

En mai 1958, René Coty fait appel « au plus illustre des Français ». Il confie au général de Gaulle la tâche de constituer un gouvernement. La Constitution de la Cinquième République est promulguée le 4 octobre et il transmet ses pouvoirs au général le 8 janvier 1959 en déclarant « le premier des Français est désormais le premier en France ». Il désapprouvera cependant le recours au référendum pour décider de l'élection présidentielle au suffrage universel.

Membre de droit du Conseil constitutionnel et élu à l'Académie des Sciences morales et politiques. Le général de Gaulle prononce son éloge lors des obsèques célébrées au Havre le 27 novembre 1962. Pour caractériser la personnalité de René Coty, il cita La Bruyère. « La modestie est au mérite ce que les ombres sont aux figures dans un tableau : elle lui donnent force et relief » (Charles de Gaulle, Discours et Messages Pour l'effort 1962-1965).

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Commentaires
J
Non Géo, suite à ton paragraphe : "Engagé volontaire comme homme de troupe lors de la 1ère guerre mondiale au 129ème régiment d'infanterie, il participe à la bataille de Verdun".<br /> C'est bien de cette guerre et de cette époque dont je te parle. :-)
G
Tu parle de la guerre d'Algerie ? Un de mes oncle était basé au Fort de Tourneville. Il a été enrolé 2 ans en Algerie, de 58 à 60 tandis qu'un autre de mes oncles est partis en Algerie de 60 à 62. <br /> Si ca se trouve, ton grand père et mes oncles se sont connu là bas ? (Tous les Havrais au front se connaissaient)
J
Non celui de la Manufacture des Tabacs était mon arrière-grand-père, son père.<br /> En fait j'ai un souvenir très précis de mon grand-père quand j'avais 6/7 ans, malheureusement j'avais seulement environ 12 ans quand il nous a quittés. Aujourd'hui, je regrette beaucoup de ne pas avoir été plus mature pour lui poser des questions sur ses campagnes. Bien sûr j'étais toujours à l'écoute quand il en parlait...si peu finalement car dans la famille (c'est ce que je pense maintenant) cette période était tabou. <br /> Peut-être que ma grand-mère ne voulait pas remuer ce passé. <br /> Par contre, je me suis empressée de récupérer les quelques lettres ou cartes qu'il lui avait adressées quand il était sur le front, ils étaient fiancés, il avait 18/19 ans.<br /> <br /> Une fois, il nous avait raconté qu'il avait transporté sur son dos son chef blessé en tentant de rejoindre le plus proche village, mais à travers champs, son chef avait succombé à ses blessures. Si l'on peut y voir qu'une banalité dans cette histoire quand on connait les horreurs de cette guerre, néanmoins, je me souviens pourtant très jeune, les mots et le son de sa voix n'avaient rien d'insignifiant. Cela avait été certainement pour lui, un énorme risque de partir comme ça dans la campagne, la peur devait être extrême comme son envie de sauver son compagnon et puis, tout ces efforts pour rien, pour le voir mourir dans ce champ. <br /> Cela me fait penser au superbe poème d'Arthur Rimbaud "Le Dormeur Du Val".<br /> <br /> C'est à mon avis un souvenir douloureux qui en cachait bien d'autres, et j'ai le sentiment qu'il aurait aimé expulser, partager davantage tous ses souvenirs. En fait, il n'attendait que les questions. Je réalise seulement maintenant tout cela.
G
C'est le grand père qui à travaillé à la Manufacture des Tabacs ?<br /> <br /> Alors il était basé à la Caserne Kleber ? Si ca se trouve il a connu Coty !
J
Mon grand-père était dans le 129ème aussi mais appelé.
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