Scène de vie dans le quartier Thiers Saint-Michel ... PARTIE 1 ... années 1900 à 1939

Aujourd'hui, j'ouvre une première partie d'une série de sujets consacré au quartier Thiers Saint-Michel au fil du XXeme siècle.

Cette première partie sera consacrée à la vie d'un des quartiers les plus annimé du centre-ville, des années 1900 jusqu'au déclanchement de la seconde guerre mondiale. Nous verrons qu'au cours du XXeme siècle, la métamorphose de ce quartier fut impressionante...

Tout d'abord, allons faire un petit tour dans les rues du quartier Thiers, entre l'Eglise Saint Michel et la banque de France...

La photo ci-dessous est daté d'Avril 1905...en arrivant de l'Hotel de Ville, nous penétrons dans le quartiers Thiers - Saint Michel par l'avenue Thiers (l'actuelle avenue René Coty). Nous sommes donc au niveau de la Banque de France (la plus grande succursale bancaire de province). Notre vue se dirige vers l'Eglise Saint Michel, de style néo-byzantin. Construite aux alentours de 1830, son cloché servait de point de repère à tous le quartier. A cette époque, une rue très commerçante reliait directement la Banque de France à l'Eglise Saint Michel. cette rue s'appelait la rue d'Ingouville (autrfois commune indépendante sur les hauteurs du Havre). L'actuelle rue d'Ingouville s'appelait "rue de Montivilliers".

Sur cette photo vous pourrez remarquer au premier plan, un lampadaire à gaz, avec la couronne en bronze, représentant l'écusson Havrais.

La photo ci-dessous, daté des années 1910-1912 represente toute la perspective de la rue d'Ingouville depuis la rue Thiers. Sous le grand immeuble de droite, un artisan Chocolatier faisait l'angle (déjà au début du XXeme siècle ou y trouvait plein de bonnes choses). La série d'immeubles à droite date des années 1850. Ils datent tous de la même époque car construit sur un veste plan d'urbanisme. C'est à cette époque que la Rue Thiers à été percée entre l'Hotel de Ville et la Place du Champs de Foire (actuelle Place Thiers). Aujourd'hui encore on retrouve des immeuble de ce type, autour de la Place Thiers, et au Nord de la Banque de France.

Ci-dessous, toujours avant la première guerre mondiale, vue sur le portail d'entrée de la Banque de France. La vue est prise au niveau de l'actuelle rue Edouard Herriot (là ou se situe le magasin "Elise et Moi", ainsi que la boulangerie "La Place des Pains"). Tout l'ilot de droite (de la Banque de France à la Place Thiers, existe toujours aujourd'hui. Certains immeubles ont recement bénéficié de travaux de restauration très réussi. Yllen en fait écho sur son blog : http://objectif.canalblog.com/archives/2007/02/07/3924296.html

Il est à noté que l'avenue Thiers (René Coty) était beaucoup moins large qu'aujourd'hui (regardez la faible largeur du trottoir devant la banque de France).

Remontons un peut plus au nord. Nous arrivons Place Thiers. Droite devant nous, la rue du même non (aujourd'hui rue René Coty). Les immeubles à gauche sont toujours là aujourd'hui. Ce qui est aujourd'hui Darty, autrefois Cinema REX, n'était en 1910 qu'un Hotel: "L'Ecusson d'or". En face, la bijouterie Millaud (déjà). Dans les années qui suivrons, les Millaud ouvriront une bijouterie à Rouen, puis à Paris (Place Vendôme). Un peut plus loin à droite, l'entrée de Monoprix (en l'emplacement de l'actuelle entrée de l'Espace Coty). A gauche, à l'angle du grand immeuble qui abrite aujourd'hui une agence de la Banque Populaire, la Place Thiers. Cette place sera transformé en parking souterrain sur 5 niveaux dans les années 70.

Après la première guerre mondiale, l'Hotel de l'Ecusson d'Or est transformé en grand magasin, le magasin "Aux Gobelins" (aujourd'hui Darty). La vue ci-dessous est prise en direction de l'Ouest aux alentours de 1925. Juste derrière le grand immeuble blanc, nous aperçevons le clocher de Saint Michel. Cet immeuble se situe à l'emplacement actuel des Cafés Duchossoy. A gauche de la photo, le célèbre "Grand Café Thiers", qui proposait tous les Dimanche des concerts de musique à ses clients, sur la terrasse.

Que serait le quartier Thiers sans ses grands magasins ? Le PRINTEMPS, également appelé "La Boule d'Or" est le plus célèbre...Le voici ci-dessous en 1900

En 1853, Eugène Huet fonde à l'angle des rues de Montivilliers (rue d'ingouville) une mercerie. En 1880, suite au percement de la nouvelle rue Thiers, il achète un vaste terrain en face de son établissement, à l'angle des rues Casimir Périer et André Caplet (rue du Canon), et y crée un grand magasin de nouveautés dit "A la Boule d'Or". L'immeuble est construit en briques et pierres de taille sur 5 niveaux. Le grand magasin occupent le rez de chaussée et le 1er étage, des appartements occupants les étages supérieurs. L'enseigne représentait une grande boule d'Or, d'ou le nom.. Le hall central était occupé par un immense escalier, du même type que ceux de la Samaritaine à Paris. L'enseigne deviendra plus tard le grand magasin "LE PRINTEMPS", que nous connaissons tous aujourd'hui.

Ci dessous, le grand hall et l'escalier du Printemps "A la Boule d'Or".

Autre exemple d'architecture métallique dans le quartiers, les Halles Thiers, édifiées en 1881 à l'emplacement de l'actuel parking du Funiculaire. Celle-ci seront détruite en 1900 car jugés inutiles.

Un peut plus haut, le célèbre Funiculaire dont Jake nous parle dans son blog: http://paysagehavrais.canalblog.com/archives/2007/03/02/4178952.html#comments

Ce moyen de transport typiquement Havrais est en fait très ancien. Il fut construit en 1880 afin de faciliter les liaisons entre le centre-ville et la ville haute en pleine explosion démographique. Jusqu'en 1910 il fonctionna à la vapeur. Une cheminé dominait la gare supèrieure. L'épaisse fumée noire qu'elle grachait indiquait au Havrais la direction du vent et servait de prévision métérologique pour certains. Il fut électrifié en 1910, comme la totalité des 10 lignes de tramway 20 ans plus tôt.

Remarquez l'architecture typique de la gare du funiculaire, etl qu'elle se présentati avant la seconde guerre mondiale. Il y'avait même un étage.

Ci dessous en 1910, les wagons du funiculaire servaient d'affichage publicitaire. Sur cette photo on peut voir une publicité pour "l'alliance des travailleurs", un magasin de vente par correspondance destiné aux ouvriers. (Magasin que l'on peut voir sur la troisième photo de ce billet, en face de la Banque de France).

Il est à noté qu'en 1910, et jusqu'en 1970, le funiculaire roulait sur rails et créamaillère, non sur pneus comme aujourd'hui.

Vue panoramique du quartier Thiers depuis le vidauc du Funiculaire, La vue s'étend jusqu'aux coupôles du Palais de la Bourse.

Enfin, pour terminer cette première partie de toute une série de reportage sur le quartier Thiers Saint-Michel au cours du XXeme siècle, voici une vue du bas de l'Avenue Thiers. Cette photo nous permet d'admirer d'autres grands magasins réputés dans le quartier: BOKA (a l'emplacement actuel d'EURODIF), "Au Gaspillage" (juste à coté), CODET (au même emplacement qu'aujourd'hui) et enfin PRISUNIC, dans le batiment au centre de la photo, devant la petite place. Il est à noté qu'à l'époque, Monoprix et Prisunic étaient deux magasins différents. Monoprix était spécialisé dans l'alimentaire et Prisunic dans l'habillement.

Ci dessous on peut voir le magasin FRANCE MODE, qui deviendra plus tard PRISUNIC. Au milieu de l'avenue circule un tramway de la ligne 2 (Frascatti - Graville/Soquence)...nous sommes en 1920

La même vue, 10 ans plus tard...nous sommes à la veille de la seconde guerre mondiale. Conflit qui touchera particulièrement ce quartier, comme tant d'autres au Havre...

La suite prochainement...

Comments

[Kevin]

L eglise saint Michel å etė construite vers 1660 elle avait pour vocation d être un couvent seul le clocher fut rajouter et un choeur au fond de l ėdifice vers 1830 elle ėtait de style classisme la nef. Le clocher quan t a lui il etait nėo romano byzentin tout ceci sera rasė en 1944 et les reste exploser å la dynamite en 45 et remplacer par la citė commercial Thiers.

[Jake _]

Bonsoir Géo,
De superbes points de vues avec une variété de transports comme la charette-cheval qui cotoie le tramway et les tractions qui circulent et se garent tranquillement sur les avenues tandis que les piétons semblent flâner, profiter de l'attrait de la ville.

Quelle allure la boule d'or avec ses escaliers. De cette photo ça fait un peu Titanic.

EXCELLENT REPORTAGE !