La ville de Perret face au vieux Havre
Cette photo prise en 1953 depuis la tour sud de la Porte Oceane nous présente un front de mer bien différent de celui d'aujourd'hui. Dans les années 50, la célèbre Porte-Oceane, "l'Arc de Triomphe" du Havre ne donnait que sur des arrières cours d'immeubles. La perspective voulu par Auguste Perret était bouchée par de vieux immeubles rescapés des bombardements. Cette photo nous montre la difficulté que fut la reconstruction d'une ville moderne et monumentale, au coeur d'un centre-ville historique. Cette jonction, cette couture ne se fit pas sans mal. Beaucoup de havrais prostestèrent contre des destructions jugées inutiles, d'immeubles en bon état. Prostestations d'autant plus vives qu'en 1950 il y'avait encore 80 000 sans abris ou mals logés au Havre.
On peut critiquer ce genre de destruction dans un simple but d'esthétisme, mais il faut avouer que les architectes de l'Atelier Perret ont réalisé un véritable tour de force: concilier la ville ancienne avec la ville reconstruite. Dans d'autres villes reconstruites d'Europe, les architectes n'ont pas eu le même esprit de conciliation. A Brest par exemple (ville de 60 000 habitants à l'époque), ce sont des quartiers entiers qui été détruits dans un but d'amménagement global de la ville.
A Paris, au 19eme siècle, le Baron Haussmann à détruit plus d'immeubles qu'il en a reconstruit dans le seul soucis d'embéllir la ville.
Au Havre, les derniers immeubles a avoir été détruit dans un soucis d'amméliorer l'esthétique, sont ceux de la rue Champlain, face à la Porte Oceane. Fin 1993, les buldozers ont détruit les deux derniers immeubles de l'ilot, en vue des travaux d'amménagement du littoral.