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Le Havre en photo
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13 juin 2008

Des havrais témoignent...Le bombardement du Printemps et de Monoprix (nuit du 15 au 16 Septembre 1941)

Un peut plus de 15 jours après la première attaque du quartiers, un nouveau bombardement à lieu. La RAF ne lachait pas Le Havre d'une semaine. Ce nouveau bombardement aura lui des effets beaucoup plus destructeurs que le premier.

Au cours du raid qui dure de 21h30 à 0h30, le Printemps est touché par une bombe de gros calibre et s'éffondre littéralement sur lui même, comme un chateau de cartes. Les alentours souffrent énormément... des bombes incendiaires tombent entre autres sur l'immeuble de la bijouterie Millaud et sur Monoprix. Un gigantesque incendie s'ensuit et les pompiers vénues de toute la région (Montivilliers, Fecamp, Yvetôt, Rouen, Dieppe) mettrons plusieurs heures à circonscrire l'incendie qui menacait de se propager à tout le quartier...

Le lendemain du raid, Fernand et Jacqueline GRAVE était comme beaucoup de Havrais sur les lieux du sinistre, attirés par cette immense colonne de fumée qui recouvrait toute la ville.

Notre couple de reporteurs arrive par la Place Thiers à la hauteur de la station du Funiculaire. Leur vue s'étend sur toute la Place Thiers (qui n'était pas encore occupée par le parking du funiculaire). Plusieurs heures après les bombardements, les pompiers luttes toujours pour limiter la propagation. Tous les immeubles allant de MILLAUD à MONOPRIX (actuelle entrée Coty), en passant par les magasins Reyna Ponce (ETAM) et Fayard (La Brioche Dorée) ne sont plus que des facades calcinées. Il ne reste plus rien de l'intérieur de ces immeubles. Un seul batiment sortira indemne du sinistre, l'immeuble de la Grande Pharmacie Thiers. D'ailleurs sur la photo ci dessous on remarque que ses occupants, ou peut être des pompiers regardent l'évolution du sinistre par les fenêtres.

Juste devant l'immeuble situé au bas de la Place Thiers, angle rue Edouard Corbière, un immense vide est dominé par une colonne de fumée, se sont les ruines du Printemps qui continuent de bruler. Les havrais viennent par centaines pour constater les dégats dans un endroit qui leur était familier...

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En se rapprochant des lieux du sinistre, la vision parait encore plus dantesque. Il ne reste absolument plus rien du Printemps et des flammes s'élèvent au milieu des gravats (photo à comparer avec celles du post précédent). L'immeuble de droite est situé au n°1 de la rue Edouard Corbière. L'actuelle agence banquaire BRED était en 1941 l'établissement Brunet, magasin de couleurs, vernis et équipements pour la photo (voyez la publicité pour les péllicules de film "Lumière").

Sur la gauche, la bijouterie Millaud dont il ne reste rien. Les étages du dessus n'existent plus. En arrière plan, juste derrière le 1 rue Edouard Corbière on peut appercevoir l'immeuble du Grand Café Thiers (qui disparaitra lui aussi sous les bombardements du 5 Septembre 1944). Dans l'avenue Thiers, de gros dégats sur les lignes aeriennes ont entravé la circulation de la ligne 2 du Tramway. L'immeuble avec la belle verenda, situé au 28 avenue Thiers (René Coty) est invisible à cause des fumées...dommage !

Cette photo est particulièrement interressante car on on peut voir certains visages inquiets et choqués. On peut aussi voir la manière dont s'habillaient nos parents, grands parents ou arrières grands parents.

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Gros Plan sur la bijouterie MILLAUD:

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Gros plan sur les magasin Fayard (parapluies) et Reyna Ponce (tissus), a l'emplacement actuel de la Brioche Dorée et du magasin ETAM

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Photo prise depuis le 43 avenue René Coty ou depuis les toits du cinema REX (Darty). Photo à comparer avec la dernière du post précédent. Cette photo à été prise peut de temps avant la destruction des facades de l'immeuble "Millaud", gravement fragilisées par l'incendie.

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Les membres de la Défense Passive évacuent les bléssés et parfois les morts. Il faut savoir les étages supérieurs du Printemps de Monoprix et de Millaud étaient occupés par des appartements. En imaginant qu'au moment de l'alerte, les habitants se soient réfugiés dans les caves, on ose imaginer le calvaire qu'ils ont dû traverser. La photo ci dessous à été prise approximativement face au 28 Avenue René coty (l'immeuble avec la vérenda), au passage pieton qui donne sur la rue Casimir Périer. En arrière plan, les ruines du Printemps.

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Quelques jours plus tard, début du déblaiment...

Les ruines du Printemps...

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Il ne reste plus rien du grand escalier monumental et de la coupole intérieur, chef d'oeuvre de l'architecture en acier du XIXeme siècle.

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Petit à petit, la vie reprend sont cours. Les tramways circulent à nouveau sur l'avenue Thiers (Coty), les ruines disparaissent chaque jour. Les havrais reprennent leur vie comme si de rien était...avec malgré tout l'appréhension des nuit prochaines, des jours prochain. C'était ca la vie au Havre pendant l'occupation...

La photo a été prise depuis le carrefour Thiers. Sur la gauche on reconnait les immeubles de la Place Thiers et ceux qui jouxtent DARTY... Rappelez vous de ces images lorsque vous traverserez le parvis du Printemps !

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Commentaires
J
Donc là c'est toujours la série de photos dont tu m'as parlées l'autre jour. Franchement la recherche documentaire est époustouflante d'autant plus que ce n'est pas de la copie pure et simple chez toi, tu exprimes les évènements avec précision ; c'est très vivant. C'est d'ailleurs comme ça que je conçois un cours d'Histoire.<br /> Sinon, tu te souviens nous avions évoqué l'idée intéressante d'encourager des personnes ayant connu cette époque de venir témoigner. Et bien, figure toi Mon Cher Géo, un webmaster s'est installé dans une maison de retraite du coin ; peut-être y a-t-il des Havrais ? - diffusion au journal régional il y a peu de temps - cela ne devrait pas être difficile de retrouver les références. <br /> En tous les cas il y a du travail pour d'autres webmasters au Havre ! Avis aux Directeurs des Maisons de Retraite du Havre pour l'appel à candidature.
M
Toujours aussi passionnant pour les titis havrais comme moi !
P
reportage plein d'émotions, que ce soit dans les photographies d'époque ou dans le texte d'aujourd'hui...ça donne des frissons sur ce que nos parents et grand-parents on dut endurer....
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