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Le Havre en photo
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10 octobre 2008

LE HAVRE VU DU CIEL [2] ... 1950, un centre-ville à deux visages

1950...

le centre ville s'il vous plait ?

L'étranger de passage au Havre en 1950 aurait pu poser cette question: Mais ou se trouve donc le centre-ville ? A cette époque, même si on venait qu'une montagne reculée du Tibet, on était pas sans ignorer que la guerre avait fait rage en Europe. Le Havre était avec Dresde, Berlin, Hiroshima... une de ces villes symboliques des destructions de la seconde guerre mondiale.

Le Havre était la ville la plus détruite de France. Près de 20 000 tonnes de bombes avaient table rase du centre-ville. Voici quelques vues aériennes prises en 1950...

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6 ans après la fin de la guerre, certains quartiers dévasté par la guerre commencaient à renaitre de leurs cendres. En 1950, c'était le cas du quartier de l'Hotel de Ville. En revanche d'autres quartiers étaient encore en ruines, c'était le cas du Perrey ou de Notre-Dame.

Ci dessous, sur la droite (vers l'emplacement du Musée Malraux), derrière les ruines de l'Hotel Frascati, des barraquements qui servaient de logements aux milliers d'ouvriers venus des quatres coins de l'Europe pour reconstruire Le Havre. Parmi eux, beaucoup d'Italiens.

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Entre 1944 et 1947 plus de 2 millions de mètres cube de gravas ont été retirés du centre-ville. Une partie de ses gravats ont été éparpillés dans l'arrière port et sur des champs reservés à Gainneville.

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Mais la ville du Havre n'était pas morte. Malgré les destructions colossales, la vie avait repris dans les quartiers épargnés du centre. A la vue des photos ci-dessous, on aurait presque pu croire que cette ville avait été épargnée par la guerre...

Autrefois, simple quartier secondaire du centre-ville, le Rond-Point est devenu du jours au lendemain l'hyper-centre provisoire du Havre. Dès 1946 on pouvait y trouver les cinemas, les théatres, toute les administrations, la presque totalité des commerces de la zone sinistrée. Certains y resteront jusqu'à nos jours, c'est le cas du "Parrain Généreux" qui se situait rue de Paris avant guerre. Les immeubles, les appartements, les commerces sont divisés, séparés, tronqués afin de recueillir une maximum de personnes et de locaux dans un minimum d'espace. Entre 1944 et 1956 tout est bon pour se loger, une cave, un grenier. Les appartements sont réquisitionnés et découpé en un ou deux appartements. Les logements situés en Rez-de-Chaussé sont transformés à la hâte en commerces.

La photo ci dessous a été prise en 1950. On remarque au premier plan l'église Sainte-Marie et sur la droite, la rue de la Cité Havraise. Le tristement célèbre Tunnel Jenner est toujours en chantier. Le Cours de la République n'est pas encore prolongé.

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En se rapprochant du centre reconstruit (en 1950 on disait le centre détruit), le vieux Havre s'étand devant nous. Paradoxalement, le Havre moderne d'avant guerre (les quartiers du 18eme et 19eme siècle), est devenu le vieux Havre d'après guerre. Ci dessous, au centre de la photo, le Lycée François Ier et sont aile Sud toujours sinistrée. En arrière plan, le quartier Thiers et l'Hopital Générale Gustave Flaubert.

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Isolé au milieu d'un No-man's land de ruines, le quartier Saint-Vincent...miraculé des bombes. Tout est relatif, 50% du quartier à été détruit pendant la guerre notamment dans sa partie Sud.

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L'image ci-dessous résume le mieux ce qu'était Le Havre en 1950. Une ville à moitié ancienne, à moitié reconstruite...un hyper-centre totalement détruit.

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Commentaires
J
Bonjour, je suis étudiante en Architecture et j'aimerai savoir d'où viennent vos photos ? Pouvez-vous préciser ces sources s'il vous plait, Je vous remercie d'avance. Cordialement
F
Bonjour,<br /> <br /> <br /> <br /> La source des photos s'il vous plait :-)<br /> <br /> Merci
A
Commentaire; il est écrit<br /> <br /> "Entre 1944 et 1947 plus de 2 millions de mètres cube de gravas ont été retirés du centre-ville. Une partie de ses gravats ont été éparpillés dans l'arrière port et sur des champs reservés à Gainneville". C'est peut-être véridique mais il y a autre chose. <br /> La quantité de gravats déblayés était considérable comme vous l'écrivez, au point qu'une énorme butte pyramidale avait été crée au Sud de l'intersection Bd François 1er/Av Foch pour les stocker. C'était une sorte de terril que les camions escaladaient sur une route qui s'y enroulait. Ce stock fut utilisé pour réhausser le niveau de la ville reconstruite. Je trouve dans mes souvenirs qu'à l'été 1951 (alors que le terrain était encore libre de toute construction rebatie -à l'exception des ISAI- depuis l'Hotel de Ville jusqu'au port vers le Sud et vers la plage à l'Ouest) les égoûts avaient été reconstruits. A cette époque les plaques et bouches d'égoûts étaient en sur-élévation de presqu'un mètre par rapport au terrain nivellé de la place de l'Hotel de Ville. L'apport des gravas servit pour rattraper le niveau. Seule exception: il n'y eu pas de gravats sous les pelouses de l'avenue Foch. Des immeubles reconstruits et les voies surplombaient (en 1953) les cuvettes marquant ce qui deviendraient par la suite ces pelouses plantées d'arbres!<br /> <br /> (explication sur cette estimation d'un petit mètre: jeune garçon alerte de 11 ans l'élan ne suffisait pas, je devais faire un effort pour escalader ces blocs de maçonnerie!)
G
C'est tout à fait exacte Daniel et je sais de quoi je parle, j'habite dans un immeuble de 1870 ou certains appartements ont été découpés. On voit même la trace des portes condamnées entre ma voisine et moi. Dans le même immeuble un appartement est resté dans l'état d'origine et occupe tout l'étage.<br /> <br /> Du côté de la place Thiers et vers la rue Jules Lecesne il y'a même des petits appartement semi-souterrains occupés par des étudiants de passage. Il s'agit en fait de sous sols amménagés en appartement après la guerre. Ca avait d'ailleurs choqué un ami venu de Nantes qui se demandait pourquoi on proposait encore ce type d'appartement...une question de benefice au maximum pour les propriétaires (mais ceci est une autre histoire).<br /> <br /> Oui Daniel, c'est sur que la crise du logement étaiot plus importante aujourd'hui car il y'avait au Havre 80 000 sans abris dans une agglomération qui comptait près de 200 000 habitants en 1950.<br /> Pour ce qui est des HLM détruits, mon avis est mitigé. Quand on a connu les difficultés de l'après guerre ca peut être choquant, mais il faut rappeler que toute ces ZUP (Mare Rouge, Mont-Gaillard et certains immeubles de Caucriauville) on été construits comme du "Provisoire durable". Dès leur construction, leur destruction était déjà prévu.
D
Des photos toujours aussi poignantes. Et le commentaire sur le logement est plus qu'éxacte. Je suis né en 1946, mes parents logeaient à sanvic. Nous étions à 6 dans 3 pièces. La crise du logement sévissait très fortement à cette époque, plus que maintenant je pense. Et je me souviens que l'abbé Pierre avait lancé son appel sur la radio à ce propos.<br /> Il n'est pas rare (je le vois souvent)de voir deux ou trois anciens appartements n'en refaire qu'un dans les "vieux" quartier, maintenant de voir qu'on détruit des HLM ne me laisse pas indifférent. Mais ceci est une autre histoire.
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