Les 10 ans du centre Coty (4) - 1985-1990 : "Renforcer le centre-ville est une priorité absolue"
A la fin des années 80, le centre-ville du Havre traverse une dure crise. Le développement considérable du commerce de périphérie conjuguée à un centre-ville vieillissant et en manque de renouvellement provoque une baisse importante du chiffre d'affaire des commerçants du centre. Le Havre doit à tout prix réagir au moment ou on annonce la construction du Pont de Honfleur (le futur Pont de Normandie).
Le défit est grand, mais pas insurmontable. Il faut redonner au centre-ville havrais son rôle de centre commercial régional, en renforçant sa densité commerciale. L'îlot Thiers-CotyThiers-Coty sera la clef de se renouveau commercial. Pour la première fois on envisage d'y construire un grand centre-commercialcentre-commercial pouvant rayonner de Caen jusqu'à Rouen, en passant par Fecamp et Lisieux.
Pour celà la municipalité doit agir et agir vite. Chaque année qui passe voit le nombre de clients diminuer dans le centre-ville. A la veille de 1990, les trois grands pôles commerciaux périphérique totalisent à eux seuls, 90 000 m2 de surface de ventes. Comparativement, le grand magasin Printemps totalise 1500 m2 de surfaces de ventes et l'actuelle centre Coty 27 000 m2 de surfaces commerciales.
LE HAVRE LIBRE du 24 Avril 1990:
Ci dessous, le carrefour Thiers, véritable point noir de la circulation en centre-ville:
LE HAVRE PRESSE du 2 Novembre 1990 :
Les quelques chiffres ci dessous témoignent de l'évolution du commerce havrais entre 1970 et 1995 , un commerce encore marqué par les effets de la destruction de la ville en 44 et entravé par l'enclavement du Havre et son rayonnement à 60° sur son arrière pays.
SOURCE: Etude sur le comportement du consommateur et l'image de marque du commerce havrais (CCI du Havre - 1992)
SONDAGE: Les 10 commerces les plus importants pour les havrais en 1992
Sur les 20 enseignes les plus cités, 10 se trouvent en centre-ville. Les grands magasins comme le Printemps, les Nouvelles Galeries, Monoprix, La Galerne, Audito, Darty, Eurodif et TATI sont considérées comme des locomotives commerciales. Ce sondage montre que le centre fonctionne encore asser bien en tant que pôle d'attraction commerciale.
L'influence de l'âge et de la profession par magasin :
Cette étude donne une petite idée de la catégorie socio professionnelle qui fréquente les principaux magasins havrais. Selon leur emplacement ils montrent que tous les quartiers ne sont pas fréquentés de la même façon. Les habitants de Sainte-adresseSainte-adresse et de Dollemard étant plutôt attirés par le quartier des Halles, les habitants de la ville haute Ouest plutôt attirés par le secteur Thiers/Hotel de Ville et les habitants de la ville-haute Est par le secteur Rond-Point / Aristide Briand / Cours de la République.
Le centre-ville du Havre est multipolaire, se qui ne facilite pas une gestion cohérente pour faire face à la concurrence du commerce de périphérie.
SONDAGE: Dans quel type de commerce effectuez vous vos achats ?
La encore, ce sondage montre la prédominance du commerce de périphérie, même si le commerce de centre-ville à encore de beaux restes. Il est donc urgent d'agir pour attirez de nouveaux clients dans le centre-ville.
Etat et évolution de l'équipement commercial havrais de 1975 à 1995.
SOURCE: Agence d'urbanisme de l'agglomération havraise (AURH), 24 Juin 1996
Quelques chiffres qui prouvent à nouveau que l'évolution du commerce en périphérie se fait au détriment du centre-ville du Havre...
De 1970 à 1995, les surface de ventes ont augmenté de +104% dans l'agglomération havraise mais en même temps le nombre de point de vente à diminué de 27% . Ce -27% correspond aux commerces de détails qui n'ont pas pu résister à la concurrence des grandes enseignes et des grandes surfaces en tout genre. Cette évolution n'est pas spécifique au Havre et correspond à la majorité des grandes villes françaises.
Malgré celà, Le Havre est une ville ou la densité commerciale est importante, si l'on compare le nombre d'habitants par les m2 de surfaces commerciales. Proportionnellement, Le Havre offre plus de magasins par habitants que Marseille et Nice, mais est classé 124eme sur 130 (chiffres de 1995). Des agglomérations plus petites sont visiblement plus denses en commerces comparativement au nombre d'habitants. L'installation d'un centre-commercialcentre-commercial régional dans le centre-ville du Havre doit replacer Le Havre dans la moyenne nationale.
Le monstre commercial de la périphérie havraise...quelques chiffres:
En 1995, le centre Océane de GonfrevilleGonfreville l'Orcher n'en était quà ses débuts. Aujourd'hui, le pôle commercial de GonfrevilleGonfreville l'Orcher à dépassé celui de MontivilliersMontivilliers la Lézarde.
Comparativement, en 2009, le centre Coty, c'est 27 000 m2 de surfaces de vente, et les futurs Docks Vauban, 40 000 m2 de commerces sur un total de 60 000 m2 de surface commerces/loisirs.
Ci dessous, un dernier tableau qui montre l'évolution des dépenses des ménages entre le centre-ville et la périphérie...
Montée en puissance des associations de commerçants dans le centre-ville du Havre
Tous ces chiffres un peut fastidieux, je vous le concède, remettent le projet "Thiers-CotyThiers-Coty" dans son contexte. Malgré celà, à la fin des années 80, plusieurs comités de commerçants se créent et se développent très vites. Les commerçants havrais, loin d'être résignés, s'associent pour redynamiser à leur façon les quartiers du centre-ville. Des comités très actifs se créent autour du Rond Point, du quartier des Halles ou du quartier Saint-Vincent, ce dernier étant présidé par un certain Jean Michel MORIN. C'est à cette occasion que Jean Michel MORIN fait une de ses premières apparition médiatique dans la presse havraise du 7 Juillet 1985. Nous le verrons un peut plus tard car dans les années 90, Mr MORIN jouera un rôle très important dans la gestation et la réalisation du centre commercial René Coty... Auparavant, il fut l'initiateur des journées piétonnes de Saint-Vincent, une manifestation encore très appréciée de nos jours.
A SUIVRE...