Il y'a 70 ans, le 23 Aout 1939 à 14h00, le paquebot NORMANDIE quittait Le Havre pour la dernière fois...
40 ans avant l'ultime départ du FRANCE, un autre paquebot mythique faisait ses adieux au Havre... NORMANDIE
Ci dessous, NORMANDIE en rade du Havre, s'élance vers Southampton et New-York
Le NORMANDIE était le "flag ship" de la Compagnie Générale Transatlantique, le paquebot de tous les superlatifs: 313 mètres de long, 37 mètres de large, 11 mètres de tirant d'eau, 79 000 tonnes. Il pouvait embarquer 1850 passagers et 1355 hommes et femmes d'équipage. Sa propulsion turbo-electrique de 160 000 cheveaux était capable d'alimenter en électricité une ville comme Le Havre.
Ci dessus et ci dessous, le train Transatlantique "Paris St Lazare - Le Havre Maritime" arrive dans la gare transatlantique du Havre.
Ci dessous, le Grand Hall de la Gare Transatlantique, quai Joannes Couvert. Cette gare pouvait accueillir simulatenemnt 4 trains complets.
La Gare était reliée aux Grand Halls d'embarquement par des escalators. Un luxe pour l'époque !
Sur le pont arrière de NORMANDIE. Derrière, le long du Quai Joannes Couvert, l'étrave du paquebot ILE DE FRANCE.
Le Marégraphe qui dominait la gare maritime du Havre. Cette tour haute de 80 mètres, permettait de mesurer en temps réelle la hauteur des marées. En outre elle donnait l'heure de départ des paquebots, fixée pour tous à 14h00.
Le 23 Aout 1939, Comme à son habitude, NORMANDIE appareil du Havre (quai Joannes Couvert) à 14h00. Il s'apprête à effectuer son 70eme voyage et sa 139eme traversée de l'Atlantique. Le paquebot est commandé depuis Juin 1939, par Etienne PAYEN DE LA GARANDERIE, ancien commandant du Paquebot ILE DE FRANCE. A son bord, 1417 passagers ont pris place, dont James Stewart, Joseph Von SternbergSternberg, Henri du Pont de Nemours et Antoine de Saint Exupery
Vue générale de la Gare Transatlantique, moins de 5 ans avant sa destruction complète par les bombardements alliés.
Un des remorqueurs de la Compagnie Générale Transatlantique, TITAN, MINAUTORE ou URSUS. En arrière plan, le Dock Flottant donné par l'allemagne en dommage de guerre après 14-18. Sur la droite, le Mole Central.
Peut après 14h00, NORMANDIE franchit les digues devant les yeux de milliers de havrais venus en nombre à la plage, profiter des dernières journées chaudes et ensoleillées d'Aout 1939. Sans le savoir, ils assistent à l'ultime départ de ce paquebot, leur paquebot, qui depuis 4 ans, fait la fierté et la renommée de toute une ville.
Ci dessous, NORMANDIE dans l'avant port du Havre. Sur la droite, l'ancien Sémaphore et l'Hotel Frascati.
NORMANDIE et la Compagnie Industrielle Maritime en arrière plan.
L'autre gare maritime de la Transat, quai Roger Meunier. En arrière plan, le quai de Southampton, L'Hôtel des Douanes et le quartier Saint-François.
NORMANDIE dans l'avant port. En arrière plan le Sémaphore et la "petite plage".
Beaucoup de monde ce 23 Aout 1939, le long du quai des Abeilles.
La digue Nord et Sainte-Adresse.
Les remorqueurs abandonnent NORMANDIE à la pleine mer... Le Havre est loin désormais.
Au loin, à l'Est, le ciel s'obscurcît. Hitler ne cache plus son ambition d'envahir la Pologne. La déclaration de la guerre est imminente et NORMANDIE à fait l'objet de menaces anonymes envoyées à la sous Prefecture du Havre. Tout le monde avait en tête le mystérieux incendie du paquebot PARIS, quelques semaines plus tôt.
En mer, la tension est palpable. NORMANDIE fonce comme jamais sur l'Atlantique pour semer les sous marins ennemis. Le commandant Etienne PAYEN DE LA GARANDERIE modifie la route de navire pour se porter hors de vue du paquebot Allemand BREMEN, en route lui aussi pour New-York.
Ci dessous, le commandant PAYEN DE LA GARENDERIE, trace la route sur une carte.
A bord de NORMANDIE, personne ne se doute de la tension qui monte. Les échos de la guerre paraissent lointains et pourtant, à bord, une série de mesures de sécurité sont adoptées. Les claires-voies des machineries sont peintes en noir, l'éclairage extérieur est éteint, les rideaux des salons et des cabines sont soigneusement tirés. Il est même interdit du fumer sur les ponts ! Au cours des 4 jours de traverser, les officiers radio constatent que les communications sont brouillées systématiquement par les navires allemands...
Le matin du 28 Aout 1939, NORMANDIE se présente en rade de New-York, au terme d'une traversée extrêmement rapide, menée à une vitesse moyenne de 30 noeuds. Le commandant PAYEN DE LA GARANDERIE expliquera plus tard, ne s'être jamais couché de la traversé.
A 10h15, NORMANDIE accoste enfin au Pier 88, parallèle à la 50th avenue à 10h15. Qui pouvait imaginer que ce moment là, la carrière de ce magnifique paquebot était définitivement achevée ?
Le 3 Septembre 1939, la guerre est déclarée. La Compagnie Générale Transatlantique décide de désarmer NORMANDIE à New-York, car au Havre il serait un cible trop facile pour les avions ennemis. Une longue attente de 2 ans et demi commence, jusqu'à sa réquisition par l'US Navy en 1942.
C'est lors des travaux de transformation du paquebot en transporteur de troupes, qu'un incendie est déclenché accidentellement par une étincelle de chalumeau, en plein coeur du Fumoir de Première classe. Malheureusement, la désorganisation à bord du navire et une série de mauvaises circonstances provoquent la généralisation de l'incendie à l'ensemble du navire. Les pompiers de New-York, incapable de maîtriser la situation, déversent 10 000 tonnes d'eau sur les ponts supérieurs provoquant le chavirement du navire. NORMANDIE est définitivement perdu...