Il y'a 39 ans, roulait le dernier Trolleybus Havrais !!!

Le Havre fut l'une des dernières grandes villes de France à posséder des Trolleybus. Ceux-ci se justifiaient par la topographie très accidentée de la ville qui rendait impossible l'exploitation des lignes 5, 6 et 8 par des autobus. Cependant, à l'aube des années 70, de nouveaux projets urbains nécessitaient des modifications profondes et coûteuses de ces lignes. La Ligne 5 devait être prolongée de la Hêtraie vers le tout nouveau quartier du Mont Gaillard. Cette même ligne ainsi que la 6 (Gare - Bléville) devaient être modifiées au niveau du carrefour Cronstadt, élargi et sur lequel on projetait la construction d'un passage souterrain pour les automobiles. La ligne 8 quant à elle aurait du être prolongée d'Aplemont à Caucriauville. De plus, son tracé devait évoluer au niveau du quartier du Rond Point pour suivre le Cours de la République prolongé jusqu'au Tunnel Jenner. Entre la Gare et le dépot de l'Eure (rue Paul Marion), la construction du Pont Marceau obligeait à reconstruire intégralement les lignes aériennes, chantier beaucoup trop coûteux pour une simple ligne de service. Enfin, la CGFTE (exploitant historique du réseau du Havre) devait faire face à une pénurie de pièces détachées car les fabriquants de Trolleybus se faisaient de plus en plus rares.

Ainsi, les Trolleybus Havrais disparurent définitivement du paysage havrais au cours du mois de Décembre 1970, remplacé par des autobus de nouvelles génération type SAVIEM SC10, exploités par un seul agent (conducteur/recevenur), les receveurs et receveuses étant remplacés par des simples " valideurs".

Ainsi, le tout dernier Trolley circula sur la ligne 8 le Mardi 29 décembre 1970. C'était la fin de 75 années d'exploitation électrique au Havre, excepté le Funiculaire et l'escalier Roulant.

Ci dessous, le dernier Trolleybus havrais, à son terminus de la ligne 8, rue Jules Lecesne.

SOURCE: Archives Municipales du Havre / Havre Libre Décembre 1970

Les havrais ont longtemps regretté leurs Trolleybus car malgré les évolutions technologiques des autobus, ceux-ci avait beaucoup de mal à grimper les côtes (rue d'Ingouville, rue Georges Lafaurie et Tunnel Jenner). Certaines stations à mi chemin ont même du être supprimées car les bus ne pouvaient plus redémarrer. De plus, lors de la crise du pétrole, la CGFTE à fortement regretté la disparition de la traction électrique.

A l'aube de la remise en service du Tramway au Havre, il ne serait pas inutile de penser à la réintroduction du mode Trolleybus sur certaines lignes comme la 5, la 6 ou la 7, dont le tracé à guère évolué depuis 30 ans. Ce mode de transport reste le plus économique à long terme et surtout le moins polluant (Une grosse éolienne serait capable d'alimenter en courant une ligne de tramway de 15 km de long). De plus en plus de villes en Europe font à nouveau confiance aux Trolleybus, véritable mode de transport "durable".

Ci dessous, un vidéo d'un trolleybus moderne à Lyon:

http://www.youtube.com/watch?v=pyXs-zlo9MY*

Et à Limoges (5 lignes pour une agglomération de 17 communes et 190 000 habitants):

http://www.youtube.com/watch?v=3tYnbayGSc0

Comments

[micluc]

C'est exact.A cette époque ,tous les usagers montaient exclusivement par la porte arrière (en accordéon),actionnée par la receveuse.Engoncée dans sa petite cabine,elle compostait les tickets,rendait la monnaie et ouvrait la porte centrale pour la descente.
Le conducteur ne faisait que conduire...et ouvrir la porte avant.
Le petit carnet où l'on devait coller chaque mois un timbre était présenté à la receveuse à la manière d'un "laisser passer".Dans les années 70,ce poste a disparu pour être remplacé par des valideurs automatiques.Suppressions de postes et surcroît de travail pour les conducteurs provoquèrent quelques mouvements de grèves....

[Jeff]

...Bonne année et sans faire de fantasme sur la receveuse je voulais apporter une précision, elle portait un uniforme, et notamment un calot sur la tête genre armée de l'air qui donnait à sa fonction de la respectabilité. Bonne année

[Jeff]

Le trolleybus a été utilisé dans beaucoup de villes comportant une partie haute comme Lyon où il permettait de monter à Croix Rousse. Au Havre je me souviens des lignes 8 et 6 que j'ai empruntées. On montait à l'arrière du trolley (même chose pour les bus sur lignes 2 et 9 que j'ai utilisées pendant les années Lycée) et on passait devant la cabine de la receveuse, on lui tendait un certain nombre de tickets, fonction du parcours, qu'elle introduisait dans sa poinçonneuse (en fait une imprimante) et d'un tour de manivelle elle les marquait, avant de nous les rendre. J'ai encore en tête le carnet de tickets qu'on repliait en accordéon avant de le ranger dans un porte monnaie, ou dans la poche. Nous lycéens, nous voyagions toujours debout à l'arrière( à cette époque il était d'usage de céder sa place aux adultes, sous peine de se faire sermonner) et nous devions montrer à la receveuse un petit carnet de transport à l'intérieur duquel chaque mois on collait un nouveau timbre. Je ne sais plus si ce carnet était chaque année de couleur différente, il doit m'en rester un de couleur rouge. Lorsqu'on oubliait de montrer notre carnet de transport, la receveuse se mettait debout dans sa cabine pour nous rappeler à l'ordre, d'un ton dissuasif.

[Jeff]

Le trolleybus a été utilisé dans beaucoup de villes comportant une partie haute comme Lyon où il permettait de monter à Croix Rousse. Au Havre je me souviens des lignes 8 et 6 que j'ai empruntées. On montait à l'arrière du trolley (même chose pour les bus sur lignes 2 et 9 que j'ai utilisées pendant les années Lycée) et on passait devant la cabine de la receveuse, on lui tendait un certain nombre de tickets, fonction du parcours, qu'elle introduisait dans sa poinçonneuse (en fait une imprimante) et d'un tour de manivelle elle les marquait, avant de nous les rendre. J'ai encore en tête le carnet de tickets qu'on repliait en accordéon avant de le ranger dans un porte monnaie, ou dans la poche. Nous lycéens, nous voyagions toujours debout à l'arrière( à cette époque il était d'usage de céder sa place aux adultes, sous peine de se faire sermonner) et nous devions montrer à la receveuse un petit carnet de transport à l'intérieur duquel chaque mois on collait un nouveau timbre. Je ne sais plus si ce carnet était chaque année de couleur différente, il doit m'en rester un de couleur rouge. Lorsqu'on oubliait de montrer notre carnet de transport, la receveuse se mettait debout dans sa cabine pour nous rappeler à l'ordre, d'un ton dissuasif.

[phyll]

tout comme Gérard, que de souvenirs sur cette ligne n°8 !!!
et comme tu le soulignes, une fois les lignes aériennes en place, pourquoi pas du transport en commun tout électrique ?!!!