Le Havre filmé en 1943 par un soldat Allemand. La ville se trouve alors au coeur d'une période d'accalmie, après avoir supporté déjà près d'une centaine de bombardements entre 1940 et 1942. A travers ces images nous nous situons moins d'un an avant le terrible été 1944 qui verra la mort de milliers de civils et la destruction quasi complète de la cité Océane.

Pourtant en ce printemps 1943, les havrais, loin d'être tous évacués, profitent des multiples charmes qu'offre la ville pour quelques mois encore. Qui alors pouvait imaginer ce qui se passerait quelques mois plus tard ?

Les images que vous allez voir sont des "captures d'écran". La pellicule était malheureusement en très mauvais état, mais certaines images se prêtent aisément à la rêverie. Ces quelques images peuvent facilement vous projeter dans l'ambiance havraise des années 40 et ces cours instants de vie d'une période passionnante.

Nous arrivons dans les jardins de l'Hôtel de Ville, principal lieu de rencontre en ce Printemps 1943, dans une ville privée de plage depuis un an du fait des fortifications du mur de l'Atlantique.

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Au coeur des jardins, les havrais profitent des chaises mises à disposition par la municipalité.

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Boulevard de Strasbourg, une moto de l'armée Allemande semble se diriger vers le carrefour de l'Hôtel de Ville.

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Devant le magasin de chaussure BATA (situé au même emplacement qu'aujourd'hui) des contrôles ont lieu.

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Rares sont les voitures particulières à pouvoir circuler au Havre. Difficile voir impossible de trouver du carburant et encore mois des pneumatiques. Le tramway reste donc le seul moyen de transport efficace dans l'agglomération. Un moyen de transport utilisé par toutes les classes sociales, riches, pauvres, cadres, ouvriers, civils, militaires, artistes. Ci dessous, une foule de personnes attendent le Tram pour Sanvic, Bléville ou Sainte Adresse. La photo est prise au niveau de l'actuelle chaussée centrale de la Place de l'hôtel de Ville, là ou aujourd'hui les Bus chargent et déchargent leurs passagers. En arrière plan, le Boulevard de Strasbourg et l'immeuble "Bata". 

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Un tram de la Ligne 6 (Gare / Sanvic / Bléville) quitte la place de l'hôtel de Ville. La charge est impressionnante !

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Nous voilà maintenant sur la chaussée Thiers, en face de la Banque de France.

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Au carrefour Thiers, un soldat Allemand dirige son regard vers le Cinéma REX (actuel Darty)

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Le Funiculaire, qui comme le Tramway, rendra de fiers services aux havrais jusqu'en Août 1944, date à laquelle la station Thiers et une partie du viaduc furent détruits par un bombardement.

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Les wagons étaient en bois à cette époque. Ils circulaient sur des crémaillères !

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Retour place de l'hôtel de Ville, véritable coeur de la ville.

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Une petite fille joue avec un chien dans les jardins de 'hôtel de Ville. Il faut savoir qu'à partir de 1941, les enfants de 7 à 14 ans avaient ordre de quitter Le Havre sous peine d'être envoyés dans les colonies françaises. Les enfants ayant moins de 7 ans avaient le droit de rester avec leurs parents...sous les bombardements.

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Les passants et un soldat Allemand semblent regarder d'un air amusé cette petite fille. Il faut dire que les réjouissances étaient rares durant l'occupation, d'un côté comme de l'autre.

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Bassin du Commerce, la piscine flottante du CNH reste le seul lieu de baignade ouvert pour les civils. Pour rappel, la plage est interdite d'accès depuis le Printemps 1942.

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Une nageuse du CNH (Centre Nautique Havrais)

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Tout près de là, le Maire du Havre, Pierre COURANT, accompagné par le sous Préfet du Havre se recueillent devant le monument aux morts.

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...avant de repartir en voiture, une Cïtroen Traction Avant.

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Nous revoilà place de l'Hotel de Ville. En arrière plan l'entrée de la rue de Paris avec les magasins Heyraud et Bisserier, déjà présents avant guerre.

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Une grand mère semble apprendre à marcher à son petit fils ou sa petite fille ?

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Et comme aujourd'hui, la place de l'hôtel de Ville est le point de rendez-vous des jeunes. Quels pouvaient être leurs sujets de discussion ?

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Rue de Paris, au niveau du carrefour de la rue Richelieu, un tramway de la ligne 2 "Notre Dame - Graville" se dirige vers l'Hôtel de Ville. Cette ligne dont le tracé est toujours le même en 2010 étaient exploitée en rame double "Motrice + remorque", afin de faire face à l'importante charge de voyageurs.

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En arrière plan, le Café de Paris, célèbre café havrais établit sous une maison à colombages datant du XVIeme siècle. Cette dernière sera détruite un an plus tard, lors des bombardements de Juin 1944.

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Les jardins de l'hôtel de Ville étaient et sont toujours un lieu de rencontre pour les havrais, un véritable point de convergence. Il en était de même pour les soldats de la KriegsmarineKriegsmarine basés au Havre. Chacun profitait à sa manière des charmes du printemps havrais.

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Les enfants de la guerre, insouciants, jouent avec les cailloux du square.

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En arrière plan, le Petit Louvre, comme l'avait surnommé Napoléon III lors de son inauguration.

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...le "Petit Louvre" transformé en Kommandantur régionale. C'est d'ici qu'étaient prises toutes les décisions concernant les populations de l'Ouest de la Seine Inférieure, du Havre jusqu'à Dieppe en passant par les terres et les plateaux du pays de Caux.

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Mais Le Havre offre encore quelques distractions comme le prouve cette artiste filmée par un soldat Allemand, probablement au Grand Théâtre.

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Ci dessous, le bunker central, situé à l'emplacement de la Brasserie Le Cardinal (Bvd de Strasbourg), détruite par les bombardements de 1940. En arrière plan on reconnaît les immeubles situés au Sud du boulevard de Strasbourg, là ou se trouve aujourd'hui la librairie Dombre.

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Ce bunker situé en plein centre ville était le QG de l'armée Allemande. De nombreux entraînements y avaient lieu.

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Le Square Léon Meyer et sa fontaine en faïence de Sèvre, vestige de l'exposition Universelle de 1937 à Paris. En arrière plan, la rue Casimir Périer et la sous Préfecture.

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L'Hôtel de Ville depuis la rue de Paris... Le jardin était entouré par de magnifiques ferronneries.

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Au coeur du jardin, la silhouette du majestueux bâtiment se dessine. Il aurait eu 100 ans en 1954.

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Le carrefour de la place de l'Hotel de Ville et du boulevard de Strasbourg était comme aujourd'hui un véritable point de convergence des transports en communs.

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En arrière plan, le kiosque des tramways situé légèrement plus au Sud du kiosque actuel. Ce petit édicule à miraculeusement survécut au bombardements de Septembre 1944, alors que l'hôtel de Ville et les immeubles alentours se sont effondrés comme des châteaux de cartes.

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Boulevard de Strasbourg (en direction de la gare, à la hauteur de la rue Georges Heuillard, un tram de la ligne 1 (Rond Point - Sainte-AdresseSainte-Adresse / Ignauval) se dirige vers l'hôtel de Ville. Sur la droite, le grand immeuble, alors appelé "Hotel Grand Select" est le seul batiment à avoir résiste à la guerre de ce côté ci du boulevard.

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Hormis les tramways, les havrais sont contraints de trouver d'autres moyens de déplacements. C'est ainsi que réapparaissent dans les rues des modes de transport que l'on croyait oubliés.

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Tous près de là, gros plan sur la Grand Poste et la façade Sud du Palais de la Bourse.

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Ce somptueux bâtiment sera détruit par les bombes incendiaires un an plus tard.

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Stationnons, rue Thiers (actuel rue René Coty), devant l'église de l'Assomption. C'est aujourd'hui l'emplacement de l'armée du Salut, à gauche du Tabac François Ier, déjà existant en 1943.

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Finissons par ces images de l'Hôtel de Ville prise à bord de la plate forme arrière d'un tramway se dirigeant vers la Gare. Dernière images d'un petit monde qui disparaîtra, sans le savoir, dans quelques mois...

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Dans le fond, Le Havre d'aujourd'hui ressemble beaucoup au Havre d'hier, même si le décor est plus moderne ? La ville à disparu mais l'âme n'est pas morte.