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Le Havre en photo
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2 janvier 2011

Les secrets du Monument aux Morts du Havre

Le monument aux Morts, ou plutôt devraient-on parler de "monument de la victoire". Ce dernier fait parti du patrimoine de la ville depuis 1924, date de son inauguration. Bien que surommé "le presse papier" par Auguste Perret, il est considéré par les spécialistes comme un des monuments commémoratif les plus imposants et le plus réussi de France. Et pour cause, pas moins de 6000 noms de havrais, morts au combat entre 1914 et 1918 sont gravés sur cette pierre. La ville du Havre paya un très lourd tribu au cours de la Première Guerre Mondiale.

La réalisation du cette oeuvre fut confiée en 1922 au sculpteur Pierre-Marie Poisson sur la base d'un concours qu'il remporta haut la main.

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Dans cet article vous allez découvrir la face cachée de ce monument au combien symbolique pour les havrais. Un monument devenu le symbole du martyr du Havre au cours de la Seconde Guerre Mondiale puisque qu'il resta des années au milieu d'un no man's land de ruines ou 5200 civils trouvèrent la mort.

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D'après l'ouvrage de Gabriel Mourey "Le Monument aux Soldats Havrais", publié en 1924 à la librairie de France, 110 Bd St Germain à Paris.

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Le monument érigé par la ville du Havre pour glorifier les soldats havrais morts pendant la guerre de 1914-1918 ainsi que la victoire française est, sans contestation possible, la première grande œuvre d’art qui ait été inspirée chez nous par la guerre et la seule, jusqu’à présent, qui, par la noblesse des idées qui en sont l’âme, par l’ardeur lyrique des sentiments qui la vivifient, autant que par la forte et riche sobriété, le caractère puissant et harmonieux, la généreuse et sure perfection des formes plastiques dans lesquelles s’incarne ces idées et ces sentiments, apparaisse vraiment digne de son objet.

Au socle de ce monument qui mesure près de dix mètres de long, près de cinq mètres de large et plus de dix mètres de haut, qui cube deux cent soixante-dix mètres, qui n’à pas couté moins d’un million de franc à la ville du Havre ni moins de trois années de travail ininterrompu à son auteur, le sculpteur Pierre POISSON, sont inscrits en colonnes serrées, dans la pierre impérissable, SIX MILLE NOMS !

Si mille noms… les noms de six milles Français nés sur le territoire de la vieille « Ville Françoise » qui porte dans ses armes la salamandre de François Ier avec la belle devise « Nutrisco et Extinguo »…les noms de six mille hommes, fils de la plantureuse Normandie, qui ont versé leur sang pour la défense et le triomphe de la patrie et de qui le souvenir, perpétué dans les strophes, toutes frémissantes de patriotisme, de ce magnifique poème de granit, resplendira à jamais d’une beauté plus pure et d’une flamme plus éclatante, celle de l’Art qui, au dessus de ces noms, parmi l’envol du drapeau tricolore, dans le scintillement des blés nourriciers et l’étincellement des lauriers héroïques, sous les ailes sublimes de la France victorieuse, a dressé les symboles de toutes les forces et de toutes les vertus créatrices pour le salut desquelles ils donnèrent leur vie. Et cela est très émouvant et très beau à tous les égards.

Oui, cela est très beau, et la ville du Havre peut être fière d’avoir, en honorant comme elle méritait d’être honorée la mémoire de ses enfants, provoqué l’éclosion d’une œuvre de statuaire monumentale de l’importance et de la valeur de celle-ci et d’en avoir enrichi le patrimoine de l’art national. Chance inespérée, chance unique, et dont on ne saurait trop se réjouir, sachant, par ce qui s’est produit presque partout en France dans le même ordre des choses et la même occasion, les risques qu’elle avait à courir et qu’elle a d’ailleurs courus.. Risques d’autant plus graves qu’étaient plus larges les crédits affectés ç la réalisation de cette noble entreprise.

Que les havrais se rappellent les innombrables monuments élevés depuis soixante ans sur le sol français, à la guerre de 1870, à la République, au président Carnot, à tous les grands et les petits hommes politiques, romanciers, musiciens, poètes, savants, sociologues, historiens, vétérinaires, à ces apothéoses, pièces montées, dessus de pendule colossaux, chars de mi-carême, qui déshonorent les places, les jardins, les squares de Paris et de toutes les grandes villes de province, avec leurs gesticulations de femmes nues, de soldats brandissant le fusil ou le sabre, de chevaux caracolant, de génies porteurs de flambeaux, de messieurs en redingote, d’explorateurs en casque colonial, de généraux en uniforme, d’ouvriers avec leurs outils de travail, que sais-je encore ? et il mesureront toute l’étendue du double danger auquel ils ont échappé : le réalisme puéril, le nias naturalisme d’une part ; l’allégorisme aveuli, l’académisme fade, l’idéalisme béat, plus répugnant peut-être encore, d’autre part, avec quoi les prétendus sculpteurs spécialisés dans ce genre d’exercices se donnent l’air ou bien d’être « modernes » ou bien d’être « classiques ». seront-ils donc jamais reconnaissants autant qu’ils doivent l’être envers ceux de leurs représentants qui ont montré assez de clairvoyance et de courage pour choisir, entre les nombreuses maquettes soumises à leur jugement, lors du concours de février 1921, celle de Pierre Poisson et pour faire à son auteur, après l’avoir choisie, la plus entière confiance ? Et quant au principe même du concours lequel, disait si justement le vicomte Léon de Laborde, « s’il a pour but de concilier l’intérêt de l’art avec les garanties administratives, n’a jamais concilié l’intérêt de l’art avec les garanties administratives, n’a jamais concilié que l’avènement des médiocrités avec l’abaissement de l’art », il ne s’ensuit nullement que cette heureuse exception suffise à la réhabiliter… l’exception ne faisant jamais que confirmer la règle.

         Sitôt qu’il eût décidé de prendre part au concours pour le monument du Havre, Pierre Poisson se rendit sur les lieux afin d’examiner l’emplacement qui lui avait été assigné par la Municipalité.

La place Gambetta, ancienne place de la Mâture, est un vaste quadrilatère limité de deux côtés, perpendiculairement à la mer, par des alignements de bâtisses de hauteur et de caractère différents, d’un autre côté par le Grand Théâtre Municipal, du quatrième, enfin, par un vaste bassin, le bassin du Commerce.

Il ne tardera pas à se rendre compte qu’il lui était impossible de s’appuyer sur aucune base architecturale existante pour y rattacher son monument, qu’au surplus l’espace libre au milieu duquel il devait s’élever était trop étendu pour y songer et que le seul parti à adopter était de composer une forte masse de sculpture se suffisant à elle-même, aussi peu découpée et aussi peu ajourée que possible et dont l’architecture ferait corps avec la sculpture elle-même, serait constituée par la sculpture elle-même.

Longtemps il contempla l’immense parterre d’eau que déploie le bassin à l’extrémité de la place, les formes élégantes et puissantes des yachts auxquels il est réservé, le jeu des reflets dans ce tranquille miroir. Quel fond admirable, unique, pour le monument aux morts et à la victoire du plus grand port français sur l’Océan… à condition, toutefois, d’en établir les proportions, les lignes extérieures, les volumes, le rythme, de façon qu’ils ne risquent point d’être anéantis, dévorés par l’ambiance lumineuse, l’étendue atmosphérique, la vastitude du milieu !

Le monument se détachait donc, d’abord, sur cet horizon de mer et ferait à la ville, c'est-à-dire, regarderait vers le théâtre. Et peu à peu, sa forme générale se précisait simultanément à l’esprit et devant les yeux du sculpteur, forme générale qui lui était inspirée et imposée par les traits dominants, par le caractère essentiel de ce décor maritime. Aux navires ancrés dans le bassin, il s’agissait de créer sur le sol une sorte d’équivalence, une masse qui évoquerait l’aspect sobre et grave, solide et majestueux d’un sarcophage à l’avant duquel, lui imprimant son mouvement, son élancement et ajoutant au caractère funéraire de ce sarcophage un caractère vivant et glorieux, se dresserait, pareille à une figure de proue, la Victoire !

Déjà sans doute, et souvent, il avait pesé les termes principaux du grave problème spirituel, esthétique et plastique que constitue la composition, la mise en œuvre, l’exécution de tout monument de ce genre, quelle que soit la place ou il doive s’élever. 

Un monument aux morts et à la Victoire, c’est avant tout, une inscription. Les noms des morts en sont  la raison d’être, ils doivent donc en être l’élément essentiel. Il importe qu’ils soient inscrits très visiblement, très lisiblement, à portée de l’œil, afin que les vivants soient en contact facile et permanent avec le souvenir de ceux à qui il est consacré. D’où ce grand cube rectangulaire, ce grand socle entièrement uni, cet énorme bloc dépouillé de tout attribut, de tout ornement, sur lequel six mille noms gravés tracent comme des lignes de lumière, composant la plus magnifique décoration qui se puisse d’imaginer, et, sur la face principale de ce socle, seules, les deux dates inoubliables, 1914-1918, qui disent assez éloquemment des souffrances, les héroïsmes, les enthousiasmes, les sacrifices, la grandeur de la lutte dont, grâce à ces morts, nous sommes sortis vainqueurs, au-dessus, la Victoire.

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*** La réalisation du Monument ***

Les maquettes...

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*** L'exécution et la construction du monument de la Victoire ***

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*** La cérémonie d'inauguration du Monument aux Morts *** 1924

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Commentaires
B
Noms des soldats mort en mai 1915 inscrits sur le monument aux morts du Havre
G
Monsieur Leclerc Abel n'est plus sur le monument il est décédé le 2 juillet 1945 à BerneVal le Grand transcrit au Havre le 2 novembre 1945 il est au cimetière Sainte Marie mais l'inscription sur le monument à disparue voici mon numéro de téléphone 06 64 94 67 03
J
A bientôt. Jenny
J
Merci . Je suis née au Havre et la dernière photo de famille sous ce monument date du 15 Août 1939 . Je viens d'avoir trois ans et aujourd'hui , j'ai les larmes aux yeux . Je suis retournée au Havre . J'y ai vu le nom Montier , parents sûrement . Je cherche à savoir leurs pré noms pour faire des recherches . Je reviens très souvent au Havre par des visites virtuelles et c'est toujours avec une grande émotion . J'ai souvent couru sous les bombes avec maman et mes soeurs qui nous emmenait au Tunnel ...On est parti le 30 Octobre 1940 . On a attendu le retour de papa et des oncles . Mais !!!!!! Meilleur souvenir à vous tous .
A
Bonjour<br /> <br /> <br /> <br /> Quelqu'un se rappelle t'il la visite de Pompidou au Havre pour une commémoration dans les années 60 ou 70 devant le monument aux Morts ?
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