En 1995, Antoine Rufenacht devient Maire du Havre. Dès son arrivée à l'Hôtel de Ville, sa priorité numéro un fut de relancer le projet de la ZAC Thiers-Coty, victime des indécisions de l'ancienne municipalité et embourbée depuis plusieurs années sous les lourdeurs administratives.
Le SIVOM, ancêtre de la CODAH, se mit tout de suite au travail pour acélérer les procédures d'expropriation afin d'offrir une "table rase" aux futur promoteurs.
Les promoteurs, ce sujet fit couler beaucoup d'encre au milieu des années 90. Le choix fut difficile et risqué. Le SIVOM ne pouvait pas se permettre de se tromper sur ce dossier capital pour le commerce havrais.
Dès son élection en 1995, Antoine Rufenacht ne cachait pas son intention d'aller vite sur le dossier du centre Coty. Ainsi, il nomma en personne un commerçant dynamique du quartier Saint-Vincent comme adjoint en charge du commerce. De son magasin de motocycles de la rue d'Alger, Jean Michel Morin arriva à la tête d'un dossier sensible mais passionnant et contribua grandement à la réalisation du centre commercial Coty et à l'aménagement de ses alentours.
La réussite actuelle du centre Coty fut un grand pari à l'époque. Seul un commerçant expérimenté était capable de faire le lien entre un centre commercial de centre-ville et un tissu commercial existant. Ce centre bien étudié à la base est aujourd'hui indissociable de son quartier. La greffe à merveilleusement fonctionné. Jean Michel Morin à beaucoup travaillé sur des exemples d'autres villes qui ont intégré un centre-commercial dans le centre-ville, avec parfois plus ou moins de succès.
Fin 1995, début 1996, le promoteur et constructeur du centre Coty est enfin connu. C'est un groupe d'opérateurs GEREC & MAB et d'architectes locaux qui se chargera du projet. Comme le dit l'article du Havre Libre (ci dessous), les décideurs ont fait le pari de voir grand, car en effet, le centre Coty faisait parti des plus grands centres commerciaux de ce genre en France.
Il faut dire que la prise de décision devenait urgente. Le Havre, 11eme ville de France et 1ere ville de Normandie ne se ventait pas de posséder une friche urbaine de plusieurs hectares en plein coeur de son centre-ville.
Ci dessous, dans l'édition du Havre-Presse du 26 Mars 1996, une photo de la rue Anatole France au niveau du carrefour Gallieni. Une photo qui semble sortir tout droit de la fin des années 1940 à l'époque ou Le Havre n'était que ruines.
Au cours de l'année 1996, vient le temps de la concrétisation du projet. Le centre Coty tel que nous le connaissons aujourd'hui est dévoilé sous forme de maquette par les promoteurs du projet et les architectes havrais Brocard, Bernet et les architectes parisiens Tribel et Sabatier. Vous remarquerez au centre de la photo la première adjointe au maire, Agathe Cahierre et sur la gauche Jean Michel Morin.
La maquette est également présentée aux havrais, curieux de voir à quoi ressemblera le quartier Thiers dans quelques années. Pour beaucoup la phrase "On va à Coty" rentrera dans leur quotidien...
Les promoteurs GEREC et MAB ne chaument pas. A peine le projet dévoilé qu'ils apportent déjà leur lot de grandes enseignes pour la plupart inexistantes au Havre à cette époque comme la FNAC. L'aube des années 90 s'annonce comme un vrai bouleversement dans le commerce havrais... (ca rappel l'actualité récente avec les Docks et les magasins d'usine)
Fin 1996, les promoteurs GEREC et MAB sont prêts. Le projet est ficelé, la plupart des enseignes se sont manifestées, les dernières acquisitions foncières sont en cours. L'ensemble des acteurs du projet se disent prêt à lancer le chantier au printemps 1997, soit presque 30 ans après les premières études autour de la ZAC Thiers-Coty.
La construction du centre commercial Coty était une occasion inespérée pour re-dynamiser tout le tissu commercial du quartiers Thiers et plus généralement du centre-ville. L'avenue René Coty sera ainsi intégralement réaménagée en accord avec les commerçants du secteur. Un projet de pietonnisation avait même vu le jour, mes les riverains s'y étaient farouchement opposés.
Le visage du centre Coty dévoilé au grand public. Une magnifique alliance entre les besoins modernes et les traditions architecturales régionales.
Et voici l'intégralité du dossier de Presse présenté aux havrais en 1996. Les aquarelles permettent de visualiser les lignes directrices architecturales du futur centre commercial. Vous le constaterez, certaines propositions n'ont pas été retenues, comme ce projet de transformation du parking du Funiculaire en annexe du centre Coty. Dommage !
Vue aérienne de l'îlot Thiers Coty au milieu des années 90. Le futur centre commercial s'inscrit autour de deux magasins à forte notoriété, le PRINTEMPS et MONOPRIX. Une partie des rues Madame Lafayette et André Caplet furent sacrifiées au profit des allées centrales du centre.
Comme le montre ce plan, le centre commercial Coty s'inscrit parfaitement au coeur du cheminement piétonnier du centre-ville, avec un linéaire de commerces allant des Halles Centrales à la rue du Maréchal Joffre.
Et voici les plans en "mille feuilles" du centre Coty, au coeur du quartier Thiers. Un projet bien intégré à son environnement.
Vue d'architecte depuis la rue Albert André Huet...
Vue depuis l'avenue René Coty entre la Place Thiers et l'ancien Monoprix. Comme nous pouvons le voir, les promoteurs avaient prévu d'habiller le parking du Funiculaire en mini centre commercial. Un projet qui mériterait d'être remis à l'ordre du jour !
Vue sur la rue Gallieni, transformée en voie semi-piétonnesemi-piétonne.
Ci dessous, les coupes intérieur du centre-commercial Coty.
...et le nouveau plan de circulation qui fit couler beaucoup d'encre. Malheureusement, tout changement dans les habitudes fait toujours grincer des dents. C'est encore le cas actuellement avec le plan de contournement du centre-ville en prévision du chantier du tramway.
A suivre prochaine, les dernières démolitions sur l'Ilôt Thiers Coty et les préparatifs du chantier...