Que se tram t-il sous ces arbres ?

Le chantier de la première ligne de tramway de l'agglomération havraise entre dans une phase de travaux préparatoires spectaculaires. Jusqu'au 2 Aout, les platannes du boulevard de Strasbourg tomberont tous les uns après les autres. Un mal pour un bien car leur absence nous laisse découvrir quelques belles façades...

L'histoire n'est qu'un éternel recommencement. En ce 28 Juillet 2010, le boulevard de Strasbourg ressemble étrangement à se qu'il était il y'a 69 ans. Je vous propose de comparer les vues actuelles avec les vues prises juste après les bombardements du 21 Avril 1941. Ce violent bombardement effectué par la RAF de 22h00 à 23h30 créa de lourds dégâts sur le boulevard de Strasbourg et les rues environnantes, causant la destruction de nombreux immeubles et le déracinement de plusieurs arbres.

Ci dessous, le boulevard de Strasbourg tel qu'il se présentait cet après midi...

Ci dessous, le lendemain du 21 Avril 1941, les passants, curieux, sont nombreux à se rendre sur les lieux du sinistre. Arbres à terre, canalisations détruites, façades criblées d'impactes, c'est un paysage dantesque auquel les havrais sont pourtant habitués. En effet, depuis l'automne 1940, la RAF bombarde la ville et le port du Havre au minimum toutes les semaines, afin de détruire la flotte Nazi destinée à envahir l'Angleterre. 

Au milieu de ce paysages de ruines, les tramways ont repris leur service habituel. Malgré les alretes, les bombardements, et les coupures de courant quasi quotidiennes, la compagnie CGFTE réussi à maintenir un service minimum jusqu'à la veille de la bataille du Havre en Septembre 1944.

Ironie de l'histoire, 69 ans plus tard, les arbres tombent à nouveau...cette fois ci pour laisser passer le tramway.

Face à la brasserie LE CARDINAL, l'immeuble situé au 142 boulevard de Strasbourg à particulièrement souffert du bombardement. La torpille tombée sur la chaussée à criblée la façade d'impactes, arrachée toiture et volets. On imagine l'état des pièces à l'intérieur de l'immeuble !

69 ans plus tard, la façade parrait comme neuve. Qui pourrait imaginer d'une bombe de gros calibre à explosé juste devant ?

La suppression "temporaire" des arbres sur le boulevard de Strasbourg permettra à beaucoup de havrais de découvrir ou redecouvrir de très belles façades, trop longtemps cachées par la verdure.

Amis de la nature, rassurez vous, tous les arbres coupés seront replantés avec des essences mieux adaptées au milieu urbain : http://www.tramway-agglo-lehavre.fr/images/stories/PDF/le_havre_depliant_arbre.pdf

Comments

[Adrien]

C'est vrai que l'arrachage des arbres nous font découvrir ou redécouvrir des perles. Mais ça fait aussi ressortir par mal d'immeubles sacrément vilains ^^

[geo]

Il faut arrêter d'avoir peur du changement. Ce n'est pas la première fois que le boulevard de Strasbourg perd ses arbres.

Et puis lorsqu'on écoute les conversations dans la rue, les gens sont étonnés de voir d'aussi belles façades.

Oui, il faut des arbres sur ce boulevard, mais ils ne doivent pas cacher la perspective.
Des Feviers d'Amériques seront plantés. Ces arbres laisseront la part belle à l'architecture. De plus, les anciens platanes étaient très mal taillés. Certaines années, il ne restait plus que des moignons de branches ! Ridicule !

Il était impossible de conserver les arbres étant donné l'importante des travaux. Dans toutes les villes ayant subit ce genre de travaux il à fallut faire ce sacrifice. Les racines auraient de toute façon été touchées.

[Philippe]

Sans ces arbres centenaires, le boulevard de Strasbourg est une vilaine rue trop large à la perspective écrasée. La construction du tramway havrais ne doit pas enlaidir la ville.

Elle n'en n'a pas besoin.

En matière de développement urbain, tout est question de volonté : le tramway aurait du passer entre les arbre sans qu'ils soient coupés.

[malandain]

C'est effectivement la première idée qui s'impose devant cette désolation. Pour nos aînés un retour au traumatisme de la "table rase". Mes parents ont toujours évoqué cette angoisse de voir soudain "le front de mer depuis la gare" après les bombardements. Si l'abattage des platanes (qu'un hasardeux "n" supplémentaire n'aura pas aidé à tenir debout...) s'imposait, il aurait sans doute pu être plus progressif, moins brutal. L'argument "belles façades" tient peu, au regard du traitement infligé aux derniers immeubles historiques du Havre. Le replantage d'arbrisseaux en 2012 n'est pas une consolation. Encore moins la perspective de ce tramway de pur prestige dont on nous rebat les oreilles. Avec les palmiers et autres herbes de la pampa de la plage, c'est décidément un Havre de bric et de broc vulgaire qui continue de se mettre en place.

[malandain]

C'est effectivement la première idée qui s'impose devant cette désolation. Pour nos aînés un retour au traumatisme de la "table rase". Mes parents ont toujours évoqué cette angoisse de voir soudain "le front de mer depuis la gare" après les bombardements. Si l'abattage des platanes (qu'un hasardeux "n" supplémentaire n'aura pas aidé à tenir debout...) s'imposait, il aurait sans doute pu être plus progressif, moins brutal. L'argument "belles façades" tient peu, au regard du traitement infligé aux derniers immeubles historiques du Havre. Le replantage d'arbrisseaux en 2012 n'est pas une consolation. Encore moins la perspective de ce tramway de pur prestige dont on nous rebat les oreilles. Avec les palmiers et autres herbes de la pampa de la plage, c'est décidément un Havre de bric et de broc vulgaire qui continue de se mettre en place.